Quand manger devient difficile

Quand manger devient difficile, il a quelques petits trucs pour faciliter les repas. Pas la peine de forcer, ni même d'insister au risque de bloquer votre enfant.

Le petit Marius a fait une fausse route : que faire ?  

Si un morceau est  ‘’avalé de travers’’, votre enfant  peut s’étouffer. S’il tousse, c'est rassurant et cela peut suffire. La toux est le meilleur moyen pour évacuer un aliment ou un objet coincé. La toux est un réflexe très efficace dont votre jeune enfant est, fort heureusement, pourvu. 

Assurez-vous que l’aliment est bien expulsé.  Retirez doucement de la bouche, si besoin. 

Urgence pédiatriqueMais s’il a de violentes quintes de toux,  qu’il reste bouche ouverte, fait des efforts pour respirer, devient tout rouge, puis bleu, c'est qu’il se cyanose, avec le risque que son cerveau soit privé d’oxygène. Appelez immédiatement le SAMU (15) ou les pompiers (18) et faites les gestes de  1er secours.

FlècheConsulter l'article : Corps étranger : Que faire ? pour connaitre les manoeuvres pour l'aider à respirer.

Le rituel du repas : l'heure de manger, les places à table, les couverts ...

Ce qui facilite la prise des repas de votre enfant  sont  la régularité, le rituel : la même heure, la même place, le même déroulé.

Au-delà de 20 à 30 min, l’enfant a du mal à se concentrer et à rester à table. 

manger en familleTout petit, dès qu’il en est capable, il peut être fier de préparer son couvert. Ce qui va l’aider  est de mettre à sa hauteur dans un des placards de la cuisine : assiette, verre et couverts adaptés à son âge. Participer à la vie familiale, c'est se sentir utile. Cela permet d’attendre plus facilement le moment du repas s’il n’est pas tout à fait prêt. Et on est dans de bonnes dispositions pour manger. 

J’aimerais que mes enfants trouvent du plaisir à manger, comment faire ?

À table, le plaisir à être ensemble améliore la qualité des repas et facilite la prise de nouveaux aliments ou d’aliments moins  appréciés. Éteindre la télévision, la tablette, le smartphone  ou l’ordinateur, s’asseoir face à votre enfant et prendre le temps de manger ensemble sont des bons moments pour lui.

Mon  enfant  mange peu, dois-je m’inquiéter? 

Tant que sa courbe de croissance est satisfaisante, c’est qu’il mange à sa faim.

Éventuellement, on pourra ajouter à son alimentation un peu de matières grasses, comme de l’huile de colza dans ses préparations, du fromage râpé ou du beurre.

Mon  enfant  me réclame toute la journée à manger, comment faire? 

Là aussi, sa courbe de croissance  va nous guider. Si son poids correspond à sa taille, il n’y a aucune raison de le limiter au moment des repas, s’ils sont équilibrés.  Parce qu’il est en pleine croissance, il déborde d’énergie, et c’est normal qu’il ait faim. Pour qu’il ne  réclame pas à manger  entre les repas,  ou la nuit, il lui faut des apports suffisants aux 4 repas, notamment en féculents et en laitages.

FlècheVoir le chapitre : Les menus en fonction de l’âge de votre enfant.

manger équilibréS’il a encore faim à la fin du repas, il peut prendre un autre fruit, ou des légumes ou un autre laitage peu sucré. 

Les  gâteaux, sucreries, boissons sucrées, crèmes desserts, glaces  sont des ‘’coupe-faim’’ : pris en dehors des repas, l’enfant n’a plus d’appétit à table, et réclamera à manger dès qu’il en sort. Un cercle vicieux s’installe, provoquant souvent des énervements. 

Faut-il le laisser choisir ce qu'il va manger ?

Période du nonVers 18 mois-2 ans, votre enfant s’affirme. C'est l’âge du NON qui va durer plusieurs mois. Par ce « NON », votre enfant dit que c'est lui qui décide de manger ou pas, et peut refuser d’ouvrir la bouche pour manger alors qu’il a faim. Par ce comportement, il fait comprendre qu’il peut avoir des désirs différents des vôtres.

Le repas est le moment où il peut sans danger faire des choix : « préfères-tu en dessert de la compote de pommes ou une banane? ». Et quelle jouissance de pouvoir dire ce qu’on désire, comme FLORIANE 28 mois qui, dans un repas de famille, à l’énoncé du  dessert  (de la glace au chocolat), veut le meilleur: "moi je veux que le ‘’cocholat’’, pas la glace !!!"

Doit-on forcer un enfant ?

Si les aliments sont mélangés en purée, et que l’un d’eux ne lui plait pas, votre enfant peut refuser tout le repas. Les aliments quand ils sont séparés dans la même assiette permettent de choisir selon son goût. Les enfants que l'on a forcés à manger peuvent devenir difficiles après à nourrir. 

Quelques petites astuces pour vous aider

Votre enfant tout jeune peut vous aider  à cuisiner

cuisinerA la maison, il peut maintenant  participer à la préparation des repas. Ainsi, dès l’âge de 2 ans, il y a des petits travaux à sa portée : rincer les radis, déchirer la laitue, ajouter les herbes dans un plat ou le gruyère râpé pour le gratin, etc.

Floriane, alors qu’elle a 25 mois, voit sa mère préparer le repas et lui propose son concours : "c'est moi qui peluche les tomates maman !

Aller au marché ensemble, choisir les aliments

légumes et fruitsVotre enfant y  découvrira les odeurs et les couleurs, mais aussi les saveurs, les textures ...  Et il apprendra comment choisir des aliments à cuisiner. 

Et si votre enfant plantait quelque chose dans le jardin ou sur le balcon ou dans la cuisine ?

jardin potagerAvec de la terre, et un peu de savoir-faire, il apprend que la nature donne à manger. Se sentir responsable d’un brin de persil ou d’un radis qui pousse, c'est se sentir pousser soi-même…

Un proverbe chinois dit « Celui qui plante un jardin plante le bonheur ». 

Trucs et astuces de parents 

  • partager ses sentiments d'impasse avec des amies permet de se sentir moins seule et de dédramatiser : beaucoup de parents traversent ou ont traversé des périodes difficiles et la plupart du temps cela est transitoire.
  • en parler à un pédiatre ou au médecin traitant peut permettre, rien qu'en exprimant ses difficultés, de les résoudre et d'obtenir des conseils pratiques  parfois inaccessibles lorsqu'on est dans le quotidien difficile avec son enfant. 
  • aller voir un psy n’est pas dramatique. L'alimentation est souvent une "affaire de famille" avec son sac de nœuds.  Les dénouer fait gagner du temps. Bien souvent en quelques consultations, les difficultés des tout petits s'estompent.

 

Bibliographie :

Côté Parent :

  1. La discipline positive. Jane Nelsen. Poche Marabout 2012.
  2. Alimentation de l’enfant en situation normale et pathologique . Coordinateurs : Olivier Goulet, Michel Vidailhet, Dominique Turk. Doin.

Côté Enfant :

  1. Orianne LALLEMAND. P’tit Loup n’aime que les pâtes – Ed. Auzou. 2015

Site internet :

  1. Naitre et Grandir
  2. www.mangerbouger.fr

 

Auteur :
Dr Francoise CECCATO
Dr Françoise CECCATO
Pédiatre

Date de publication : 26 avril 2018
Dernière révision de l'article : 26 avril 2018

 

Cet article est un extrait du livre du Docteur Françoise CECCATO, "1 à 3 ans, la grande aventure de l'autonomie !" , aux Éditions MANGO.

 

Livre 1 à 3 ans

 

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