Remboursement des désensibilisations : des modifications encore insuffisantes

Le ministère de la Santé a statué sur le remboursement des désensibilisations. La parution au journal officiel a eu lieu le 6 juin 2018 . Des bonnes et des mauvaises nouvelles ...

Une bonne nouvelle pour le remboursement des désensibilisations

Les comprimés devraient être remboursés à 30 % prochainement

Les comprimés de désensibilisation sublinguaux GRAZAX®, ORALAIR® et ACARIZAX®, anciennement remboursés à 15% devraient être remboursés à 30 % prochainement. Cette décision a été annoncée oralement par le ministère. Mais les textes officiels ne sont pas encore parus.

Les gouttes sublinguales OSIRIS  et STALORAL remboursées à 30%

Les gouttes sublinguales ou préparations APSI (allergènes préparés spécialement pour un seul individu) passent, à priori, de 65 à 30 % .

Le décret ministériel a acté un reste à charge de 70 à 75 % pour les patients concernant les APSI par voie sublinguale. Or le taux de 25 % de remboursement n'existe pas.
C'est l'Union nationale des caisses d'assurance maladie qui devra fixer le taux à 30 %  par un arrêté. Aucune date n'est annoncée pour la parution de cet arrêté.

C'est une demi-bonne nouvelle, car une menace planait depuis décembre 2017 de diminuer le remboursement à 15 % pour les gouttes sublinguales afin d'homogénéiser le taux de remboursement des désensibilisations sublinguales.

L'objectif selon le décret est de "rendre plus cohérentes les modalités de prise en charge des APSI avec leur apport médical" et de les mettre au même niveau que les autres alternatives thérapeutiques.

Déremboursement des traitements par voies injectables

Les traitements de désensibilisation par voie sous-cutanée sont totalement déremboursés. Leur commercialisation n'a d'ailleurs pas été reprise depuis décembre 2017 (voir l'article : Arrêt des désensibilisations injectables en France).

Qu'est-ce que cela change ?

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Avec un remboursement à 30 %, et non 15 %, même avec une mutuelle de santé faible, les patients allergiques auront une prise en charge de leur traitement.

Beaucoup de mutuelles de santé ne prennent pas en charge la différence sur des remboursements à 15 % . De nombreux patients auraient donc dû augmenter leur forfait ce qui parfois s'avérait impossible avec le développement des mutuelles d'entreprise.

Par contre, il n'y aura plus de possibilité de choisir une désensibilisation par voie injectable. Même si certains la trouvaient moins contraignante.

De même le traitement sur mesure des APSI risque d'être peu à peu abandonné au profit de comprimés journaliers, plus facile à produire et à stocker.

Les désensibilisations par des venins (abeilles, guêpes), n'étant pas des APSI, ne sont pas concernées par ces dispositions.

Quant au délai de mise en place de ces nouvelles conditions de remboursement, nous n'avons aucune information pour le moment.

Cette décision sera réévaluée dans 5 ans.

Pourquoi ces modifications du remboursement des désensibilisations ?

Le décret explique que selon les données dont le gouvernement dispose, les APSI auraient une efficacité faible. Et que la Haute Autorité de santé recommande de n'y avoir recours qu'en deuxième intention après les traitements symptomatiques médicamenteux, voire en troisième intention lorsque des spécialités pharmaceutiques à base d'extraits allergéniques peuvent être utilisées.

Ils contre-indiquent par ailleurs la désensibilisation par injection sous-cutanée du fait de la fréquence accrue des effets indésirables graves par rapport à la voie sublinguale.

Nez qui couleNotons que si les traitements symptomatiques médicamenteux (les antihistaminiques en comprimés, les gouttes oculaires et spray contre les allergies) améliorent bien le patient lors de leur prise, leur effet s'estompe dès l'arrêt du médicament. Ils doivent donc être administrés sur plusieurs années. Il s'agit d'un traitement des symptômes, mais non de la cause.

La désensibilisation est un traitement de durée limitée, 3 à 5 ans.  Elle s'attaque directement à la cause de la maladie. Plusieurs études tendent à démontrer que débuter tôt, elle pourrait influer sur le développement d'autres allergies et même sur la survenue d'un asthme.

Une réponse en "demi-teintes" pour les allergologues

 

L'Association Française pour la Prévention des Allergies a réagi dans un communiqué en annonçant un soulagement "en demi-teinte". "Nous avons évité un taux de remboursement à 15% qui plongeait la moitié de la population dans l'impossibilité de se soigner", explique l' AFPRAL. En revanche, "la médecine personnalisée recule là où tout le corps médical clame qu'on soigne mieux des profils individuels avec des traitements sur mesure qu'avec des traitements de masses calibrés sur une moyenne".

 

Les articles en lien :

 

Sources :

    1. Décret sur Légifrance du 4 juin 2018

 

    1. Medisite [consulté le 8 juin 2018]

 

  1. AFPRAL [consulté le 8 juin 2018]

Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe

Date de publication : 8 juin 218
Dernière révision de l'article : 11 juin 2018

 

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Allergie au soleil ou lucite estivale bénigne

Parfois lors des premières expositions au soleil votre enfant peut présenter des petites plaques rouges légèrement surélevées. Est-ce une allergie au soleil ? Que faut-il faire ? Comment peut-on prévenir ces boutons ?

Les causes "d'allergie au soleil"

La lucite estivale bénigne

L'affection la plus fréquente est la lucite estivale bénigne . Elle atteint plutôt l'adolescent et l'adulte jeune, surtout les filles ou les femmes.

Elle donne des petites plaques rouges légèrement surélevées qui peuvent un peu gratter.

Les "boutons" apparaissent aux premiers soleils, en général plutôt au printemps, sur les zones exposées. C'est souvent le décolleté, les épaules ou encore le haut des bras qui sont concernés. La lucite estivale bénigne n'est pas vraiment une "allergie au soleil" mais une réaction liée aux premières expositions solaires. Elle guérit dès l'obtention d'un hâle protecteur et récidive souvent, à nouveau aux premiers soleils pendant quelques années, pour disparaître ensuite.

L'urticaire solaire, vraie allergie au soleil

L'urticaire solaire est plus rare. Il se manifeste par des boutons surélevés, comme des piqures d'ortie, débutant quelques minutes après l'exposition solaire (dans les 30 minutes). Les boutons grattent beaucoup et peuvent dépasser la zone d'exposition. Ils peuvent persister entre 1 et 24 heures.

Attention aux produits phototoxiques ou photosensibilisants

Ce qui peut faire penser à une allergie au soleil s’avère être parfois une réaction provoquée par l’application d’un produit phototoxique . C'est le cas du parfum, de certains cosmétiques et certains médicaments comme les antibiotiques ou les crèmes et gels anti-inflammatoires. Des réactions à type d'eczéma peuvent être notées plusieurs mois après l'application d'un gel anti-inflammatoire. Elles apparaissent au niveau de la zone d'application, mais peuvent la déborder. Il faut donc se rappeler l'application de ces crèmes lors d'un traumatisme survenu quelque temps auparavant.

De même, certaines crèmes solaires peuvent provoquer des allergies induites Traitement localpar le soleil. Il faut alors préférer les crèmes solaires avec des écrans minéraux et le moins de filtres chimiques possible.

La dermite des prés est une réaction que l'enfant peut faire après contact avec dermite des présdes végétaux contenant une substance photosensibilisante et une exposition au soleil. Cela provoque des plaques souvent sur les jambes ou les bras assez linéaires là où il a été en contact avec les végétaux, parfois des lésions bulleuses. Ces lésions surviennent avec un peu de retard, environ deux jours après l'exposition.

Attention aux maladies révélées par l'exposition solaire

Certaines maladies comme le Lupus ou les Dermatomyosites peuvent être révélées par le soleil . Si les lésions persistent, consulter votre médecin.

Que faire en cas de réaction au soleil ?enfant et plage

Tout d'abord protéger votre enfant dès les premiers soleils.

  • Protéger au maximum la peau du soleil en mettant des vêtements appropriés et un chapeau.
  • Habituer progressivement la peau au soleil. Evitez une forte exposition solaire.
  • Appliquez une crème solaire 50+ . Privilégier les écrans minéraux surtout chez les petits enfants. Ils sont moins faciles à étaler, moins "cosmétiques" mais mieux tolérés.

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Sources :

  1. Boulet J. et coll., Schémas et Protocoles, Thérapeutiques Homéopathiques, 2013, p 104.

Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe

Date de publication : 1 juin 2018
Dernière révision de l'article : 13 janvier 2019

 

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