Une pétition regroupant à ce jour plus de 100 000 signataires s'insurge de la présence d'un composé "présumé cancérigène" dans le Doliprane® sirop pédiatrique, l'azorubine ou E122, un colorant alimentaire rouge. Que penser de cette pétition ? Doit on supprimer le Doliprane® de notre armoire à pharmacie ?
Le Doliprane® suspension buvable pédiatrique rose au "bon" goût de fraise est un des médicaments les plus utilisés chez l'enfant en bas âge. Une pétition diffusée sur la plate-forme
Change.org, signée par plus de 100 000 signataires et adressée au laboratoire Sanofi a cependant remis en cause son innocuité. Cette pétition a été fermée peu après la première diffusion de cette article.
A l'origine de cette pétition, Nathalie B., une mère de famille . L’"azorubine" ou "E 122" est un colorant alimentaire rouge présent en pâtisserie et confiserie, mais également dans le Doliprane
® et classé dans le groupe 3 au Centre International de Recherches sur le Cancer (Circ) qui, selon Mme B., est le groupe des composés présumés cancérigènes.
La pétition exige le retrait des produits contenant de l’azorubine et plus particulièrement de ce médicament.
Le Doliprane cancérigène ? Des arguments contestables
Quelques erreurs se sont cependant glissées dans cette pétition.
Le groupe 3 est le groupe correspondant aux produits "inclassables quant à leur cancérogénicité pour l’homme". C’est le groupe 2B qui réunit les composants présumés cancérigènes.
La Suède fait partie de l'Union Européenne. L'azorubine est donc commercialisée en Suède comme dans tous les pays de l'Union Européenne .
Enfin, la pétition affirme que le E122 est interdit dans plusieurs pays. En fait, il n’est pas interdit, mais n’a pas été autorisé . Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) précise bien (ce document n'est malheureusement plus disponible en PDF) qu’il n’est pas autorisé parce que depuis 1963 « aucune partie prenante n’a voulu financer les études nécessaires » pour prouver son innocuité. Ce rapport concernait alors l'association possible entre certains additifs alimentaires et le syndrome d'hyperactivité et troubles de l'attention de l'enfant.
Le seul argument un peu plus solide de cette pétition concerne l’hyperactivité. L’Union européenne impose, en effet, depuis 2010 d’ajouter la mention « Peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez les enfants » aux produits qui en contiennent. Le Doliprane® susp buvable conformément au rapport de l'ANSM précise uniquement dans sa notice que :
"Ce médicament contient un agent colorant azoïque (E 122, azorubine) et peut provoquer des réactions allergiques."
Pour en savoir plus :
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