Un vaccin contre le VRS ? Le Beyfortus

Le vaccin contre le VRS ou plutot l'anticorps BEYFORTUS est un traitement préventif très efficace de la bronchiolite à VRS. Il sera à nouveau disponible à partir de fin aout en pharmacie de ville et du 15 septembre en maternité. La bronchiolite touche jusqu'à 30% des nourrissons de moins d'un an chaque année. Les gestes barrières n'en demeurent pas moins indispensables.

La bronchiolite et son impact

La bronchiolite a été  responsable de près de 100 000 consultations aux urgences et 35 000 hospitalisations dont 2500 en soins critique l’hiver 2022- 2023. 2 à 3 % des nourrissons de moins d’un an seraient hospitalisés pour une bronchiolite sévère chaque année. Elle peut entrainer des difficultés respiratoires et alimentaires et pour les formes graves mettre la vie de l’enfant en danger. 

Le VRS

Le VRS est  responsable de 80% des bronchiolites. Si dans la majorité des cas l’infection est bénigne, il est la première cause d’hospitalisation en période d’épidémie. La majorité des nourrissons hospitalisés sont nés à terme et n’ont pas de maladies particulières. Ils ont le plus souvent moins de 6 mois. Aucun traitement curatif n’existe. On ne pourra traiter que les symptômes. Aussi un vaccin contre le VRS pourrait avoir un impact considérable.

La prévention des bronchiolites à VRS

Jusqu’à présent et depuis 1999, seuls les grands prématurés et les nouveau-nés à risque bénéficiaient d’une prévention grâce à un anticorps, le Palivizumab ou Synagis qui était administré sur l’hôpital tous les mois pendant toute la période à risque.

Depuis octobre 2002, un nouvel anticorps le Nirsevimab ou Beyfortus a obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe. Il permet la prévention des infections des voies respiratoires inférieures (les poumons) causées par le VRS chez tous les nouveau-nés et les nourrissons pendant leur première saison de circulation du VRS. En sachant que les formes sévères de bronchiolites à VRS sont souvent lors de la première exposition au virus. 

À partir de fin aout en ville et du 15 septembre 2024 en maternité, les nouveau-nés pourront recevoir une sorte de « vaccin contre le VRS », le Beyfortus

En 2023 à partir du 14 septembre, les nouveau-nés ont pu recevoir le Beyfortus avant leur sortie de leur maternité en période hivernale. Devant le succès de l'opération, la dotation de l'état est passée de 50 000 doses à 99 000 doses mais ceci n' a pas permis de protéger tous les nouveau-nés dont les parents étaient désireux de faire la vaccination. Cela a confirmé par contre l'efficacité de la protection.

Pour la saison 2024/2025, tous les nourrissons nés après le 1 janvier 2024  inclu,  pourront recevoir le traitement contre le VRS. Le BEYFORTUS sera fait soit à la maternité, avant la sortie, à partir du 15 septembre 2024, soit en ville à partir de fin aout 2024.

 Le Beyfortus doit être conservé au réfrigérateur (entre 2 et 8°C). Une fois sorti du réfrigérateur, il doit être protégé de la lumière et utilisé dans les 8 heures. 

 

vaccins pour bébé

Qu’est-ce que le Beyfortus ? 

Le Beyfortus n’est pas à proprement parler un vaccin, mais un anticorps monoclonal humain. Les anticorps monoclonaux sont des protéines du système immunitaire qui vont donner une protection directe et immédiate contre la maladie. Ils se fixent sur les antigènes indésirables pour mieux les détruire ou pour les empêcher de se multiplier. Contrairement aux vaccins qui sont des petites parties de bactéries ou de virus permettant de développer des anticorps contre le microbe ce qui nécessite un certain délai avant d’être pleinement efficace.

Le nirsévimab ou Beyfortus va se fixer sur le VRS et ainsi  empêcher le processus de pénétration du virus, en neutralisant le virus et en bloquant la fusion cellule-cellule. Il commence à être efficace dès l'injection pour atteindre une efficacité maximale 4 à 6 jours plus tard et jusqu'au 5° mois où le taux d'anticorps va diminuer progressivement jusqu'à disparaitre. L'année suivante il ne protégera donc plus votre enfant. Mais celui-ci aura dépassé l'âge critique de 6 mois donc il aura moins de risque de faire une forme sévère de bronchiolite à VRS.

Efficacité du Beyfortus

Le Beyfortus a montré dans 3 essais cliniques entre 2016 et 2023 soit 12 000 nourrissons une réduction de 80 % des hospitalisations pour infection respiratoire basse à VRS et 75 % des formes très sévères. La protection est d’au moins 5 à 6 mois ce qui couvre la période la plus critique s'il est réalisé à partir de fin aout/début septembre .

Le Beyfortus en pratique :

La posologie est de :

  • une injection unique dosée à 50 mg pour les moins de 5 kg 
  • une injection unique dosée à 100 mg pour les plus de 5 kg

L’injection peut être associée aux autres vaccinations du nourrissons. Elle sera faite en intra-musculaire dans la cuisse. S'il y a déjà deux vaccins prévus, elle peut se faire sur une autre consultation ou à au moins 2,5 cm soit un pouce sur la même cuisse qu'un autre vaccin. Le médecin, la PMI, une infirmière ou une sage-femme peuvent faire l'injection. 

Quels sont les effets secondaires du "vaccin" contre le VRS

Le vaccin est en général bien toléré. On décrit des réactions cutanées (rash) et , comme la plupart des vaccins, une réaction au point d'injection (douleurs, rougeur ou gonflement), de la fièvre quelques jours après l'injection. Ces réactions restent en général d'intensité modérée et de courte durée. La fièvre par exemple a concerné moins de 2% des enfants dans les études.

Cependant, comme tout médicament il y a un risque possible, mais très rare de réaction sévère (anaphylaxie).

Y-a t-il des contre-indications ?

Comme toute injection dans le muscle, il y a des précautions particulières en cas de manque de plaquettes ou de troubles de la coagulation sanguine. La seule contre-indication théorique car exceptionnelle à cet âge est une hypersensibilité connue à un des composants du vaccin.

Les mesures barrières restent toute fois indispensables

Les mesures barrières sont toute fois très importantes pour renforcer l'efficacité de la protection et prévenir contre les autres virus dont le COVID qui circulent encore de façon importante. 

  • Si vous allaitez, poursuivez l'allaitement maternel aussi longtemps que possible.
  • Ne fumez dans la maison ou à côté de vos enfants même à l'extérieur.
  •  Lavez-vous les mains avant et après chaque change, tétée, repas ou câlin.
  • Ne partagez pas les biberons, sucettes ou couverts non lavés avec les autres enfants ou vous-même.
  • Portez un masque en cas de rhume ou de maladie infectieuse.
  • Aérez régulièrement toutes les pièces.
  • Évitez autant que possible d’amener votre enfant dans les lieux publics confinés comme les supermarchés et les magasins.

Pour en savoir plus sur le "vaccin contre le VRS"

Mesures barrières

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Sources :

  1. DGS-Urgent du 24/08/23 : Prévention médicamenteuse des bronchiolites à VRS
  2. Bulletin Infovac d'aout 2023

Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Directrice médicale de l'Application May Santé
Participe aux réponses d'experts dans le magasine Parents

Date de publication: 7 septembre 2023
Dernière révision de l'article : 5 aout 2024

 

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Le vaccin BEXSERO est désormais remboursé

Le BEXSERO, vaccin contre les Infections invasives à méningocoque B, est désormais remboursé en France chez tous les nourrissons de moins de 2 ans.

Pour obtenir le remboursement à 65 % (les 35% restant sont en général pris en charge par les mutuelles) , il faut que votre enfant est au moins initié sa vaccination avant 2 ans.

Ce vaccin protège contre les infections sévères à méningocoques B en particulier les méningites. 

Il est recommandé chez tous les nourrissons depuis juin 2021. Et depuis avril 2022, il fait parti du nouveau calendrier vaccinal avec une première dose à l’âge de 3 mois , la deuxième à 5 mois et la dose de rappel à 12 mois. À 12 mois, votre bébé aura donc 3 piqures : le vaccin Rougeole- Oreillions - Rubéole, le vaccin contre la méningite à méningocoques C et le vaccin contre la méningite à méningocoques B. Il est tout à fait possible de différer la vaccination contre le Méningocoque B pour éviter de faire 3 injections en même temps.

Calendrier des vaccins 2023

Ce vaccin n’est pas obligatoire à l’instar des autres vaccins du calendrier vaccinal des nourrissons, mais il a autant d’importance que les autres. Pour le rendre obligatoire, il faudrait la loi française comme cela a été fait pour les autres vaccins en 2017. Il est donc peu probable qu’il devienne obligatoire.

Les infections invasives à méningocoques C

Les infections invasives à méningocoques  représentent 500 cas par an et 50  à 60 décès par an en moyenne1. Le méningocoque B est la première cause de méningite à méningocoque en France (240 cas en 2019). Il y a une nette diminution depuis le confinement, mais les chiffres réaugmentent depuis octobre 2021. C’est pour cela que le gouvernement a malgré la diminution accepté l’intégration au calendrier vaccinal et le remboursement. Après une infection invasive à méningocoques, il y a 10 à 20 % de séquelles qui peuvent être très invalidantes. 

Vous pouvez consulter l’article sur les méningites

Efficacité et effets secondaires

Le méningocoque B n’est pas le seul responsable de méningite ni le seul vaccin. Grâce aux vaccins, le nombre de méningites bactériennes a fortement diminué en France. Le Bexsero fait parti du calendrier vaccinal depuis 2015 au Royaume-Uni avec une forte diminution des méningites à méningocoques B. Les effets secondaires sont surtout de la fièvre pendant 24 à 48 heures et une induration au point d’injection.

Des schémas de vaccination différents en fonction de l’âge de l’enfant

La vaccination peut aussi être initiée dès l'âge de 2 mois et avant l'âge de 2 ans. Les deux doses de primovaccination sont administrées à au moins deux mois d'intervalle. Une dose de rappel est nécessaire. Les schémas sont toute foi différents en fonction de l’âge de votre enfant :

• Vaccination initiée entre 2 et 5 mois 

Deux doses de 0,5 ml chacune en respectant un intervalle minimal de deux mois entre les doses de primovaccination .

Une dose de rappel entre 12 et 15 mois en respectant un délai d’au moins six mois entre la dernière dose de primovaccination et la dose de rappel.

• Nourrissons âgés de 6 à 11 mois : 

Deux doses de 0,5 ml chacune en respectant un intervalle minimal de deux mois entre les doses de primovaccination

Une dose de rappel au cours de la deuxième année avec un intervalle d’au moins 2 mois entre la primovaccination et la dose de rappel.

• Nourrissons âgés de 12 à 23 mois 

Deux doses de 0,5 ml chacune en respectant un intervalle minimal de deux mois entre les doses suivi d’une dose de rappel avec un intervalle de 12 à 23 mois entre la primovaccination et la dose de rappel.

Il est possible de co-administrer ce vaccin avec les autres vaccins du calendrier vaccinal.

Nous conseillions par ailleurs de revacciner les sujets à haut risque tous les 5 ans contre les méningocoques B et A, C, W et Y et de vacciner leur entourage familial uniquement contre les méningocoques B.

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Sources :

  1. Les chiffres-clés des infections invasives à méningocoque sur le site santé publique france [consulté le 30 avril 2022] 


Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe

Date de publication : 1 mai 2022
Dernière révision de l'article : 4 mai 2022

 

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