Un vaccin contre le VRS ? Le Beyfortus

Le vaccin contre le VRS ou plutot l'anticorps BEYFORTUS est un traitement préventif très efficace de la bronchiolite à VRS. Il est disponible depuis mi-septembre 2023. La bronchiolite touche jusqu'à 30% des nourrissons de moins d'un an chaque année. Les gestes derrières n'en demeurent pas moins indispensables.

La bronchiolite et son impact

La bronchiolite a été  responsable de près de 100 000 consultations aux urgences et 35 000 hospitalisations dont 2500 en soins critique l’hiver 2022- 2023. 2 à 3 % des nourrissons de moins d’un an seraient hospitalisés pour une bronchiolite sévère chaque année. Elle peut entrainer des difficultés respiratoires et alimentaires et pour les formes graves mettre la vie de l’enfant en danger. 

Le VRS

Le VRS est  responsable de 80% des bronchiolites. Si dans la majorité des cas l’infection est bénigne, il est la première cause d’hospitalisation en période d’épidémie. La majorité des nourrissons hospitalisés sont nés à terme et n’ont pas de maladies particulières. Ils ont le plus souvent moins de 6 mois. Aucun traitement curatif n’existe. On ne pourra traiter que les symptômes. Aussi un vaccin contre le VRS pourrait avoir un impact considérable.

La prévention des bronchiolites à VRS

Jusqu’à présent et depuis 1999, seuls les grands prématurés et les nouveau-nés à risque bénéficiaient d’une prévention grâce à un anticorps, le Palivizumab ou Synagis qui était administré sur l’hôpital tous les mois pendant toute la période à risque.

Depuis octobre 2002, un nouvel anticorps le Nirsevimab ou Beyfortus a obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe. Il permet la prévention des infections des voies respiratoires inférieures (les poumons) causées par le VRS chez tous les nouveau-nés et les nourrissons pendant leur première saison de circulation du VRS. En sachant que les formes sévères de bronchiolites à VRS sont souvent lors de la première exposition au virus. 

À partir du 15 septembre 2023, les nouveau-nés pourront recevoir une sorte de « vaccin contre le VRS », le Beyfortus

Depuis le 14 septembre 2023, tous les nouveau-nés peuvent recevoir le Beyfortus avant leur sortir de leur maternité ou lors d’une hospitalisation.

Pour les enfants nés après cette date, ou qui n’ont pas reçu le vaccin à la maternité et qui sont nés après le 6 février 2023, leur médecin peut leur faire une ordonnance pour aller chercher le Beyfortus à la pharmacie. Le médicament est mis à disposition par l’État et non facturé, mais il faut une ordonnance. Attention, il faudra 3 à 6 jours pour que la pharmacie puisse le  délivrer. Les vaccins seront disponibles dès le 16 septembre en pharmacie. Le Beyfortus doit être conservé au réfrigérateur (entre 2 et 8°C). Une fois sorti du réfrigérateur, il doit être protégé de la lumière et utilisé dans les 8 heures. 

200 000 doses ont été achetées par l'Etat actuellement mais cette dotation peut être revue à la hausse si nécessaire.

vaccins pour bébé

Qu’est-ce que le Beyfortus ? 

Le Beyfortus n’est pas à proprement parler un vaccin, mais un anticorps monoclonal humain. Les anticorps monoclonaux sont des protéines du système immunitaire qui vont donner une protection directe et immédiate contre la maladie. Ils se fixent sur les antigènes indésirables pour mieux les détruire ou pour les empêcher de se multiplier. Contrairement aux vaccins qui sont des petites parties de bactéries ou de virus permettant de développer des anticorps contre le microbe ce qui nécessite un certain délai avant d’être pleinement efficace. Le nirsévimab ou Beyfortus va se fixer sur le VRS et ainsi  empêcher le processus de pénétration du virus, en neutralisant le virus et en bloquant la fusion cellule-cellule. Il commence à être efficace dès l'injection pour atteindre une efficacité maximale 4 à 6 jours plus tard et jusqu'au 5° mois où le taux d'anticorps va diminuer progressivement jusqu'à disparaitre. L'année suivante il ne protégera donc plus votre enfant. Mais celui-ci aura dépassé l'âge critique de 6 mois donc il aura moins de risque de faire une forme sévère de bronchiolite à VRS.

Efficacité du Beyfortus

Le Beyfortus a montré dans 3 essais cliniques entre 2016 et 2023 soit 12 000 nourrissons une réduction de 80 % des hospitalisations pour infection respiratoire basse à VRS et 75 % des formes très sévères. La protection est d’au moins 5 à 6 mois pendant la période la plus critique.

Le Beyfortus en pratique :

La posologie est de :

  • une injection dosée à 50 mg pour les moins de 5 kg
  • une injection dosée à 100 mg pour les plus de 5 kg

L’injection peut être associée aux autres vaccinations du nourrissons. Elle sera faite en intra-musculaire dans la cuisse. S'il y a déjà deux vaccins prévus, elle peut se faire sur une autre consultation ou à au moins 2,5 cm soit un pouce sur la même cuisse qu'un autre vaccin. Le médecin, la PMI, une infirmière (ou une sage-femme dès que l’autorisation sera disponible) peuvent faire l'injection. 

En cas d’antécédent de bronchiolite, le Beyfortus sera injecté chez les enfants à risque. 

Les bronchiolites à VRS seront surveillées durant l’année 2023/2024 ce qui permettra une prise de décision pour l’année 2024/2025 certainement plus pérenne.

Quels sont les effets secondaires du "vaccin" contre le VRS

Le vaccin est en général bien toléré. Il a été décrit des réactions cutanées (rash) et , comme la plupart des vaccins, une réaction au point d'injection (douleurs, rougeur ou gonflement), de la fièvre quelques jours après l'injection. Ces réactions restent en général d'intensité modérée et de courte durée. La fièvre par exemple a concerné moins de 2% des enfants dans les études.

Cependant, comme tout médicament il y a un risque possible, mais très rare de réaction sévère (anaphylaxie).

Y-a t-il des contre-indications ?

Comme toute injection dans le muscle, il y a des précautions particulières en cas de manque de plaquettes ou de troubles de la coagulation sanguine. La seule contre-indication théorique car exceptionnelle à cet âge est une hypersensibilité connue à un des composants du vaccin.

Les mesures barrières restent toute fois indispensables

Les mesures barrières sont toute fois très importantes pour renforcer l'efficacité de la protection et prévenir contre les autres virus dont le COVID qui circulent encore de façon importante. 

Pour en savoir plus sur le "vaccin contre le VRS"

Mesures barrières

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Sources :

  1. DGS-Urgent du 24/08/23 : Prévention médicamenteuse des bronchiolites à VRS
  2. Bulletin Infovac d'aout 2023

Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe
Directrice médicale de l'Application May Santé
Participe aux réponses d'experts dans le magasine Parents

Date de publication: 7 septembre 2023
Dernière révision de l'article : 15 septembre 2023

 

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Vaccination obligatoire : ce qui change en 2018

Depuis la loi sur la vaccination obligatoire, les enfants doivent réaliser 11 vaccins. Cette loi concerne les enfants nés à partir du 1er janvier 2018.

Mais qu'est-ce que cette vaccination obligatoire a changé ?

Les enfants nés avant 2018 doivent-ils réaliser d'autres vaccins pour être à jour ?

Vaccination obligatoire en 2018 = vaccins recommandés avant

vaccins pour bébéTous les enfants nés en 2018 devront être vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite mais également la coqueluche, l'Haemophilus B, l'hépatite B, les infections sévères à Pneumocoques, le Méningocoque C, la rougeole, les oreillons et la rubéole.

Mais ces vaccins faisaient déjà partie des vaccins recommandés depuis plusieurs années. Ils étaient d'ailleurs conseillés par la grande majorité des médecins. Et la plupart d'entre vous les réalisaient.

Voir l'article : Les vaccins recommandés en France

Quels sont ces vaccins obligatoires ?

Les vaccins hexavalents

Les vaccins Hexyon® ou Infanrix Hexa® vaccinent contre 6 maladies : la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l'Haemophilus B et l'hépatite B.

Les familles réfractaires à la vaccination hépatite B pouvait encore faire l'Infanrix Quinta® ou le Pentavac® qui était disponibles en pharmacie malgré quelques difficultés d'approvisionnement. Ces vaccins couvrent les mêmes maladies à l'exclusion de l'hépatite B.

Voir l'article : Quel vaccin ? Les équivalences

Les familles qui ne voulaient réaliser que les vaccins "obligatoires" jusqu'au 1er janvier 2018 étaient  contraintes à faire l'Infanrix Quinta® ou le Pentavac®, les autres vaccinations Infanrix Tétra, Tétravac, Boostrix ou Repevax et Revaxis n'étant des formules disponibles uniquement pour les enfants à partir de 6 ans.

Voir l'article : Qu’en est-il des vaccins obligatoires actuellement ?

Rappelons  l'intérêt de vacciner tôt le nourrisson contre des maladies graves comme la coqueluche et l'épiglotte ou la méningite liés à l'Haemophilus B.

Voir également les articles et le chapitre :

Les vaccins contre les méningites à Pneumocoques et Méningocoques

Le Prevenar® vaccine contre les infections sévères à Pneumocoques, dont les méningites.

vaccinationLes vaccins Meninvact® et  Neisvac® protègent contre la méningite à Méningocoque C. D'introduction plus récente dans le calendrier des vaccinations, ils sont toute foi recommandés pour les enfants de 1 à 2 ans de façon optimum et jusqu'à 24 ans depuis 2009.

Voir l'article : Méningite. Quand y penser ? Les méningites à Méningocoque, Pneumocoque, les méningites virales …

Depuis le calendrier vaccinal 2017, on recommande une première dose du vaccin Neisvac dès l'âge de 5 mois pour protéger les plus jeunes. En vaccinant les plus grands, les infectiologues pensaient protégés initialement les nourrissons. Mais la vaccination n'a pas été réalisée à assez grande échelle pour cela. Le Neisvac avec une injection à 5 mois permet de protéger ainsi les nourrissons avant la dose du 12° mois qui permet de donner une immunité à plus long terme.

Voir également l'article : Calendrier vaccinal 2017 : les nouveautés !

Les vaccins contre Rougeole, Oreillons et Rubéoles

Le vaccin Priorix® et ROR.Vax® protègent contre la Rougeole, les Oreillions et la Rubéole. Rappelons qu'en absence d'une vaccination suffisante de l'ensemble de la population, on est encore confrontés à des épidémies.

Voir les articles :

Votre enfant est-il à jour ?

Calendrier des vaccinations 2018Il est donc très probable que votre enfant soit déjà à jour de ces vaccins obligatoires.

Si tel n'est pas le cas, n'hésitez pas à en parler à votre médecin. Vous pourrez rattraper sans problème les vaccins non encore effectués.

Vous ne souhaitez pas vacciner vos enfants malgré la vaccination obligatoire ?

Attention aux risques pour votre enfant

Réfléchissez bien aux conséquences de vos actes. Même si les médias ont su semer la confusion, les vaccins sont là pour protéger votre enfant et non le rendre plus malade;

Voir l'article : Vaccinations obligatoires et ceinture de sécurité, une même logique

Sachez que votre enfant ne pourra être accepté en collectivité publique tant qu'il n'aura pas réalisé ces 11 vaccins obligatoires. On entend par collectivité les crèches, les garderies, l'école, les centres de loisirs ... Vous avez, si besoin, un délai de 3 mois pour mettre à jour le calendrier vaccinal de votre enfant. Les structures privées pourront adapter leur règlement intérieur à leurs convenances, mais tôt ou tard votre enfant risque d'être amené à se mettre jour de cette vaccination obligatoire.

Voir également l'article : Obligation vaccinale : nouvelle loi

Ne multipliez pas les injections

vaccinerAttention à ne pas multiplier les injections de vaccins à votre enfant sous prétexte de le vacciner à "minima". En choisissant des vaccins qui regroupent plusieurs maladies, vous lui permettez d'avoir moins d'injections ce qui est important pour son confort. En plus, il recevra moins d'adjuvants, comme la plupart des vaccins doivent avoir des adjuvants pour être efficaces.

Voir également l'article : Qu’en est-il des vaccins obligatoires actuellement ?

Evitez de vacciner à l'âge le plus critique

Préparer les vaccinationsDe même, évitez de réaliser des vaccins entre 2 et 6 ans. C'est vraiment le plus mauvais âge pour vacciner ! L'enfant sait qu'il va être vacciné et appréhende "la piqure".

Après 6 ans, il est plus facile de lui expliquer à quoi sert la vaccination. On réduit ainsi l'impact du geste technique. Et l'enfant, s'il garde encore une certaine appréhension, peut bénéficier de l'effet de la crème anesthésiante, ce qui permet une vaccination en toute tranquillité.

Voir les articles :

Or, si vous respectez le calendrier de vaccination, il n'y aura aucune injection pendant cette période.

 

Sources :

  1. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2018

Auteur :
Dr Rondeleux EmmanuelleDr Emmanuelle RONDELEUX
Pédiatre, Allergologue, Homéopathe

Date de publication : 26 mars 2018
Dernière révision de l'article : 26 mars 2018

 

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Obligation vaccinale : nouvelle loi

L'Assemblée nationale a voté le 28 octobre 2017 à l'immense  majorité (plus de 90% !) le texte sur l'obligation vaccinale. Les 11 vaccins qui étaient actuellement recommandés chez le nourrisson deviennent des vaccinations obligatoires.

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Le Vaccin grippal est arrivé !

Chaque année, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière débute en octobre, dès la mise à disposition du vaccin grippal. 

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Les vaccins recommandés en France

Quels sont les vaccins recommandés en France ? Trouvez des documents pour chaque vaccin recommandé .

Certains vaccins  sont devenus obligatoires en France pour les nourrissons à partir du 1er Janvier 2018. Voir l'article : Obligation vaccinale : nouvelle loi.


Cet article regroupe les documents les plus pertinents sur les vaccins recommandés trouvés sur le NET. Nous avons pris soin de sélectionner les fiches les plus claires. Les informations provenant de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), un établissement public administratif sous tutelle du ministre chargé de la santé, sont privilégiées. Les autres documentations proviennent de sites reconnus alimentés par des infectiologues de renom.

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